Les zombies de Dead Rising 3 ne sont pas les seuls disparus à avoir été ressuscités par la Xbox One à l’occasion de son lancement. Présenté en grandes pompes à l’E3 2011 comme LE jeu gamer pour le Kinect premier du nom, Ryse Son Of Rome avait peu a peu disparu des écrans radars, pour ne refaire surface qu’au milieu de l’année dernière, lors de la présentation de la nouvelle console de Microsoft. Rapidement catalogué comme une simple démo technique, magnifique mais tristement creuse, Ryse a-t-il de quoi décoller cette étiquette encombrante?
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Comme son nom l’indique, Ryse: Son of Rome se déroule au beau milieu de l’Antiquité, à l’apogée de l’Empire Romain, sous le règne de Néron. Rome est assiégée par les barbares venus du Nord, les Phalanges résistent comme elles peuvent, la Cité Eternelle est à feu et à sang. Au milieu du chaos, Marius, le héros, se fraie un chemin jusqu’à l’Empereur pour s’assurer de sa sécurité. Lorsque les deux hommes se retrouvent à l’abri, Marius raconte à Néron son histoire. Une sanglante épopée à travers les contrées de l’Empire, mêlant bravoure, trahison et vengeance. Un scénario banal et peu captivant, qui en plus prend ses aises avec l’Histoire : clairement, l’intérêt de Ryse est ailleurs.
Toujours développé par Crytek, toujours en exclusivitésur Xbox (One), Ryse n’est par contre plus un jeu Kinect, le capteur n’étant utilisé que pour donner des ordres vocaux à ses troupes. Exit donc le motion gaming, place à une jouabilité des plus classiques: déplacements du joueur et de la caméra sur les sticks, deux boutons d’attaque, un bouton de défense et un bouton d’esquive. Simple, mais pas tout à fait simpliste, car ce beat’em all à la vue très serrée, parfois raillé de God of War-light, ne se joue pas du tout comme ses pairs. Un peu à la manière de Remember Me, les combats demandent un certain sens du…rythme. Souvent entourés de 3 ou 4 adversaires à la fois, Marius devra sortir le bon geste au bon moment pour tirer son épingle du jeu. Esquives, parades, contres millimétrés, désarçonnements, projectiles, attaques rapides ou coups forts constituent l’éventail d’actions du Centurion. Si les soldats ennemis les plus faibles ne requièrent aucune stratégie particulière, plus le jeu avance et plus les adversaires rencontrés seront coriaces et demanderont patience et intelligence pour être battus. Tel type d’ennemis devra d’abord être désarmé, d’autres ne seront vulnérables qu’une fois leur attaque correctement contrée… Heureusement, les ennemis ne sont pas trop variés, une douzaine tout au plus. Ce que certains ont souligné comme un défaut n’en est à mon sens pas un, dans la mesure où il est quasiment obligatoire de mémoriser une stratégie par belligérant.
Dans les deux difficultés les plus élevées, certains passages seront d’ailleurs réellement ardus, surtout vers la fin. Il s’agira alors de bien choisir le bonus offert à chaque exécution d’ennemi. Ces finish-moves, qui s’enclenchent manuellement une fois qu’un adversaire est bien amoché, permettent de recevoir un bonus de santé, d’Xp, de rage ou de force. Très utiles, ces boosts ont tous leur utilité, celui de santé étant très souvent salvateur dans les passages les plus coriaces. Les exécutions sont d’ailleurs très stylisées, mais d’une férocité parfois très crue, l’action au ralenti accentuant nettement la barbarie de ces scènes.
Les fatalités sont au coeur de la principale polémique entourant le jeu. Malgré leur dureté, ce n’est pourtant point la violence qui est ici mise en cause, mais … le gameplay, ou plutôt l’absence de gameplay durant ces scènes. Comme dans tous les beat’em all modernes marchant dans les pas de Kratos, une fois l’exécution enclenchée, le joueur doit ici aussi presser le bon bouton, signalé dans Ryse par un code couleur très explicite. Si la fenêtre d’action est déjà anormalement grande, l’erreur n’a en plus aucune incidence. Concrètement le joueur peut se tromper voir carrément ne rien faire, Marius continuera quant même son dépeçage, et le bonus sélectionné lui sera tout de même attribué, sans aucune pénalité. Pourtant, cet aspect ne m’a pas trop dérangé, le coeur du jeu se situant clairement ailleurs, notamment dans les combats et leur timing pointu. Par contre, j'aurai bien aimé qu’elles ne soient pas aussi longues ou avoir la possibilité de les zapper, car elles brisent souvent le rythme du jeu alors que l’intensité des combats demande de garder sa concentration. Soyons honnêtes : ces scènes sont clairement là pour pour le côté esthétique, si important dans Ryse.
Justement, si il y a bien un point sur lequel Ryse est irréprochable, c’est sur sa réalisation. Une vraie claque de bout en bout, de la modélisation des personnages aux décors en passant par la direction artistique et la mise en scène, Ryse en met plein la vue, assumant totalement son statut de vitrine technologique pour la Xbox One. Les textures sont fines, les jeux de lumière soignés, les détails précis, les environnements très variés… De tous les jeux next-gen que j’ai pu faire, c’est clairement lui qui m’a le plus impressionné. Mais tout n’est pas parfait, car dans cette orgie qualitative le moindre défaut nous saute évidemment aux yeux. Ainsi quelques PNJ, textures ou effets semblent tout droits sortis du jeu prévu à la base sur 360, mais fort heureusement ces derniers sont rares et il faudrait vraiment être tatillon pour lui en tenir rigueur. Ses relativement modestes 900p et ses 30fps constants ne le pénalisent pas, au contraire le moteur semble parfaitement optimisé en toute situation. Une vraie baffe, qui peut à elle seule faire acheter une machine.
Acclamé pour sa plastique mais descendu pour son gameplay répétitif et basique, Ryse : Son of Rome est au final beaucoup plus subtil que ce constat simpliste. Terriblement beau, jouissant d’une mise en scène péchue et hollywoodienne, il brille également par son système de jeu qui sait se montrer exigeant dans les niveaux de difficulté élevés. Sans être très profond, le gameplay a ses qualités, malgré une routine certaine que j’ai pu atténuer en espaçant mes sessions de jeu. Critiqué aussi pour ses fatalités inratables, Ryse assume totalement son parti-pris, et tant pis pour les puristes du genre. A l’inverse, il aurait certainement gagné à développer un peu plus son background. La Rome Antique est un fabuleux théatre de jeu, mais les personnages de Ryse manquent cruellement d’épaisseur et les enjeux trop maigres pour impliquer le joueur comme il se doit. Avec son moteur déjà parfaitement optimisé, des bases posées correctement et plein de bonnes idées dans la besace, Crytek a tous les outils en main pour transformer l’essai au prochain épisode. En attendant, les débuts sont prometteurs, mais ne tiennent pas encore toutes leurs promesses.
DATE DE SORTIE : 22/11/2013 CONSOLE : Xbox One (exclusivité)
VERSION: Disque
HEURES DE JEU: Une grosse dizaine
DIFFICULTE: Centurion (3 sur 4)
ON-LINE: Non testé
DLC: Non
MICROTRANSACTIONS: Oui
J'ai beaucoup aimé : - LA baffe graphique - La Rome Antique - La mise en scène au top - Les niveaux variés…
Je n'ai pas aimé : - …Le Gameplay très répétitif - Le On-line anecdotique - Le contexte sous exploité - Son scénario trop banal
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